Un enfant de onze ans se rappelle à un Monsieur de soixante, l’auteur, qui retourne sur les lieux d’Auschwitz où il a vécu ce que l’on sait, mais qu’il sait menacé d’oubli. C’est ce regard de l’enfant qui est exploré et présenté dans cet ouvrage.
Il s’agit d’un livre qui, comme beaucoup des plus importants, est passé inaperçu lors de sa parution en traduction française. Il est à présent difficilement trouvable.
Sa puissance à la fois froide (un enfant qui ne comprend pas) et terrible (le même enfant qui, en même temps, comprend) en fait un ouvrage exceptionnel qui ne s’efface pas dans la mémoire.
Otto Dov Kulka, Paysages de la Métropole de la Mort, Paris, Albin Michel, trad. Pierre-Emmanuel Dauzat, 2013.
NB : la page de garde de l’édition française dit en sous-titre : « Réflexions sur la mémoire et l’imagination », alors que l’édition allemand, Landschaften der Metropole des Todes, Auschwitz und die grenzen der Erinnerung und der Vorstellungskraft, Deutsche Verlags-Anstalt, 1984, a pour sous-titre exact, je traduis, « Auschwitz et les frontières de la capacité de se souvenir et de se représenter »… On ne « nomme » pas dans la traduction française, ce qui est déjà de l’oubli, et on perd par dissolution ce dont il est question.
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